Enquête métropolitaine Perspectives mobilité : Les résultats par secteur géographique 

22 avril 2025

Moins de déplacements quotidiens, tous modes confondus, mais plus de mobilité active dans la grande région de Montréal

Les habitudes de déplacement des citoyens de la grande région de Montréal ont changé entre 2018 et 2023, et les résultats de la plus récente enquête métropolitaine Perspectives mobilité menée par l’ARTM brossent un portrait clair : on se déplace moins, mais on opte davantage pour des modes actifs. Voici un survol des grandes tendances.

Enquête métropolitaine Perspectives mobilité : Les résultats par secteur géographique

Une baisse historique des déplacements sur l’ensemble du territoire

Toutes les zones de la région métropolitaine de Montréal, de l’île aux couronnes en passant par Laval et Longueuil, affichent une diminution marquée du nombre de déplacements et ce peu importe le mode de transport utilisé. En moyenne, les déplacements quotidiens ont chuté de 4 % à 12 %, selon les secteurs, un recul jamais vu en 35 ans.

Le télétravail transforme les habitudes

Le facteur principal identifié : la généralisation du télétravail. La proportion de travailleurs à temps plein effectuant un déplacement professionnel, quel que soit le moyen de transport sélectionné, a chuté de façon spectaculaire, passant en moyenne de plus de 80 % à près de 55 %, dans plusieurs secteurs. Ce changement de paradigme entraîne une réduction marquée des déplacements matinaux, notamment entre 6 h et 9 h.

Une bonne nouvelle pour la mobilité durable

Malgré la baisse générale des déplacements, quel que soit le mode de transport utilisé, la mobilité durable (transports en commun, scolaires et actifs comme la marche ou le vélo) se maintient et progresse dans plusieurs secteurs. Cela démontre que la transition vers des modes de transport plus durables est bel et bien amorcée, même si le chemin vers l’objectif de 50 % de déplacements durables d’ici 2050 reste à parcourir.

Longueuil : baisse notable des déplacements, plus de marche et de vélo

L’agglomération de Longueuil enregistre une diminution de 7 % des déplacements quotidiens — une baisse plus marquée que la moyenne régionale (−5 %). Cette tendance reflète notamment la montée du télétravail : un jour moyen de semaine, 53 % des travailleurs à temps plein ont effectué un déplacement, tous modes confondus, pour se rendre au travail, contre 82 % en 2018.

Côté positif, les modes de transport actifs gagnent du terrain. La marche passe de 2 % à 4 % des déplacements, et le vélo double aussi sa part, passant de 1 % à 2 %. La voiture recule légèrement, et la part des déplacements durables (transports en commun, scolaires et actifs) reste stable à 28 %.

Couronne Sud : changements modérés

Dans la couronne Sud, la baisse de tous les types de déplacements est plus légère (−3 %), mais elle s’inscrit dans la même tendance. Le télétravail a un impact important ici aussi : 57 % des travailleurs à temps plein effectuent un déplacement pour le travail, un jour moyen de semaine, comparativement à 82 % en 2018.

Globalement, les usages des différents modes de transport sont restés assez stables, avec une légère hausse des modes actifs. La part des déplacements durables demeure constante à 20 %.

Montréal centre : plus de marche et de vélo

À Montréal Centre, les déplacements, quel que soit le mode utilisé, ont diminué de 6 % au total, et de 12 % pendant la pointe du matin (6 h à 9 h). Mais ici, les modes actifs ont pris leur envol : la marche gagne 6 points de pourcentage, le vélo 4. Résultat : la voiture perd du terrain (−3 points) et les déplacements durables atteignent désormais 60 % — un sommet dans la région.

Montréal est : baisse marquée des déplacements, plus de marche

Le secteur est de l’île de Montréal enregistre une baisse de 12 % de tous les types de déplacements quotidiens, et de 13 % en heure de pointe matinale. Cependant, la marche augmente de 2 %, et la voiture diminue d’un point de pourcentage. La part des modes durables reste stable à 35 %.

Montréal ouest : tendances similaires

Même constat dans les secteurs à l’ouest de l’île de Montréal, où les déplacements totaux chutent de 10 %, et de 12 % en heure de pointe. La marche progresse de 2 %, la voiture recule légèrement, et la part des déplacements durables demeure stable à 28 %.

Laval : forte baisse des déplacements, stabilité de la mobilité durable

Laval se démarque par une baisse importante de 10 % du nombre de déplacements quotidiens, quel que soit le moyen de transport utilisé. Le télétravail y est un facteur clé : seuls 55 % des travailleurs à temps plein résidants à Laval se déplacent pour le travail, un jour moyen de semaine, contre 83 % en 2018.

Malgré cela, la part des déplacements durables est stable à 32 % durant la période de pointe du matin, avec une légère augmentation des déplacements à pied et à vélo.

Couronne Nord : moins de déplacements, population en croissance

Sur la couronne Nord, la part de la population effectuant un déplacement au cours d’une journée type est passée de 84 % à 75 % — un recul historique.

Le télétravail est en forte progression : 59 % des travailleurs à temps plein se déplacent pour le travail un jour moyen de semaine, contre 83 % en 2018. La part des modes durables reste stable à 19 %, avec une légère hausse de la marche et du vélo.

À propos de l’enquête

L’enquête métropolitaine 2023 Perspectives mobilité de l’ARTM a été réalisée en collaboration avec ses partenaires, le ministère des Transports et de la Mobilité durable, la Communauté métropolitaine de Montréal, la Société de transport de Laval, le Réseau de transport de Longueuil, exo et la Société de transport de Montréal. L’ARTM a reçu le soutien financier du ministère des Transports et de la Mobilité durable pour la réalisation de cette enquête.

Menée à l’échelle de la région métropolitaine de Montréal, il s’agit de la plus vaste enquête sur la mobilité au Québec et du premier portrait métropolitain de la mobilité postpandémique. Effectuée aux 5 ans depuis 1970, elle est essentielle pour saisir les nouvelles réalités des déplacements et planifier une offre de transport collectif et de mobilité durable qui correspond davantage aux habitudes de déplacements des usagers.